Un nouveau rapport de l’ONG britannique HopeNotHate met en évidence la montée des théories du complot, des attaques terroristes d’extrême droite et la prévalence problématique de l’islamophobie.
Plus d’un Européen sur trois a des opinions négatives sur les musulmans, selon un nouveau rapport de HopeNotHate. La confidence britannique a publié cette semaine les résultats dans son rapport «L’état de la haine: l’extrémisme d’extrême droite en Europe».
Le rapport met en évidence la montée inquiétante des idéologies extrémistes en Europe en 2020. Il est le fruit d’une collaboration entre trois organisations antifascistes européennes, Hope not Hate, la fondation EXPO et la Fondation Amadeu Antonio.
Le rapport sur «l’état de haine» met en lumière la montée de l’extrême droite en marquant plusieurs attentats terroristes d’extrême droite en Europe au milieu de la montée des théories du complot comme QAnon. L’extrême-droite semble nourrir la méfiance du public à l’égard des élites nationales, mêlée à la xénophobie et à l’islamophobie persistantes.
Dans le cadre du rapport, les trois organisations ont commandé un sondage dans plusieurs pays de l’UE qui a confirmé une fois de plus la prévalence des opinions négatives sur les musulmans, ce qu’une partie importante d’Européens.
En moyenne, un Européen sur trois a des opinions négatives sur les musulmans, selon le sondage du rapport. Les Européens en Hongrie ont les opinions les plus négatives sur les musulmans, avec une majorité de 54% des personnes interrogées exprimant des opinions islamophobes. La plupart des pays ont environ un cinquième des répondants ayant des opinions «très négatives» sur les musulmans.
Le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont obtenu les meilleurs résultats, avec 15% et 11% des Européens locaux ayant des opinions «très négatives» sur les musulmans. Pourtant, 23% supplémentaires des participants néerlandais ont exprimé des opinions «assez négatives» sur les musulmans, avec 15% des participants britanniques en accord.
Le rapport sur «l’état de haine» a de nouveau confirmé la montée problématique d’extrémistes mal informés se sentant menacés par le mouvement Black Lives Matter et s’accrochant aux théories du complot.
Les théories du complot offrent un moyen particulièrement prémonitoire de répandre l’idéologie d’extrême droite sans rendre ces efforts explicites. Le mouvement QAnon, par exemple, a déifié l’ancien président américain Donald Trump et a accusé la majorité des politiciens d’être une cabale mondiale de pedofiles.
De telles théories évitent les indicateurs traditionnels de la rhétorique d’extrême droite en faveur de la propagation de conspirations mal informées qui visent à cultiver la méfiance.
Grâce à Internet, les extrémistes d’extrême droite ont maintenant transcendé les frontières et les structures organisationnelles traditionnelles afin de semer la haine et la division au milieu de la confusion de la pandémie COVID-19.
Pourtant, les opinions négatives que de nombreux Européens ont à l’égard des musulmans continuent d’être exploitées non seulement par l’extrême droite, mais aussi de plus en plus par les politiciens centristes. Avec l’augmentation de la haine et de la division, l’Europe ne semble pas disposée à faire une déclaration ferme contre l’extrême droite.